Développement moteur : mon enfant a-t-il un retard?
Puisque chaque enfant se développe à son propre rythme, il n’est pas toujours évident pour les parents de déterminer si leur tout-petit accuse ou non un retard dans son développement moteur. Voici quelques pistes pour vous guider et savoir quand il est nécessaire de consulter en physiothérapie à ce sujet.
Au cours des premiers mois de sa vie, votre enfant apprendra à tenir sa tête, à rouler, à s’asseoir, à se déplacer à quatre pattes, puis à marcher. Il ou elle atteindra les grandes étapes de son développement moteur en acquérant une suite d’habiletés de plus en plus complexes au fil des semaines. C’est donc important que votre enfant passe par chacune des étapes pour bien se développer.
On parle de retards dans le développement moteur lorsqu’il y a un écart entre certaines habiletés motrices de l’enfant et celles qui sont attendues à son âge. Les retards de développement touchent de 5 à 10 % des enfants.
Exemples de retards moteurs
Le développement moteur varie grandement d’un enfant à l’autre, surtout entre 7 et 10 mois. Si votre bébé tarde à rouler du dos au ventre ou à marcher à quatre pattes, la situation n’est pas toujours inquiétante. C’est plutôt un retard important ou la combinaison d’un manque de tonus musculaire, de force, d’équilibre, de coordination ou de mobilité qui indiquent qu’il faut consulter un ou une physiothérapeute en pédiatrie. Par exemple :
- votre bébé de plus de 4 mois ne peut pas se tenir la tête droite ou tient toujours ses poings fermés;
- votre bébé de plus de 7 mois est incapable de se tourner du dos au ventre;
- votre bébé de plus de 8 mois est incapable de rester assis sans support;
- votre bébé de plus de 10 mois ne marche pas à quatre pattes;
- votre enfant de plus de 18 mois est incapable de se lever seul ou de marcher sans appui;
- votre enfant marche toujours sur la pointe des pieds;
- votre enfant tombe plus souvent que la moyenne en marchant;
- votre enfant s’assoit toujours les jambes en « w »;
- votre enfant de 5 ans n’arrive pas à lancer ou à attraper un ballon.
Les causes des retards moteurs
Les retards moteurs sont dus à différentes causes, telles que :
- l’hérédité;
- les conditions périnatales (p. ex. : naissance prématurée, accouchement difficile, manque d’oxygène ou hypothermie à la naissance, infections);
- les habitudes de vie familiales (p. ex. : sous-stimulation du bébé, exposition de la mère à des substances toxiques durant la grossesse);
- la génétique (p. ex. : syndrome chromosomique, erreur de réplication de l’ADN).
Ce que la physiothérapie peut faire en cas de retards moteurs
Votre physiothérapeute réalisera tout d’abord une évaluation complète de la condition musculo-squelettique de votre enfant (amplitudes, force, tonus, réflexes, réactions posturales, habiletés motrices, etc.) afin de détecter la présence ou non d’un retard moteur. Une échelle standardisée sera utilisée afin de déterminer le percentile de votre bébé pour son développement moteur.
Par la suite, des techniques manuelles pourraient être effectuées, lors d’un malalignement des membres inférieurs ou de tensions neuroméningées par exemple. Des stimulations tactiles profondes permettraient pour leur part d’améliorer la proprioception du bébé (la perception des différentes parties de son corps) et de stimuler son tonus musculaire.
Des jeux moteurs à faire à la maison
Si votre enfant a un retard de développement moteur, votre physiothérapeute vous donnera quelques conseils dans le but d’améliorer ou de changer certaines habitudes de vie. Il ou elle vous enseignera des exercices à faire à la maison avec votre bébé afin de favoriser son développement moteur. Ces exercices s’effectuent souvent sous forme d’activités ludiques ou de jeux.
Votre physiothérapeute pourrait de plus proposer d’effectuer des pétrissages à votre bébé afin d’améliorer sa proprioception. Puis il ou elle vous recommandera sûrement de stimuler son système vestibulaire (celui-ci contribue à une meilleure posture, au maintien de l’équilibre, au tonus musculaire, à la coordination motrice et à la régulation de l’éveil et des émotions). Pour ce faire, il est entre autres recommandé de danser ou d’effectuer des mouvements de balancement d’avant en arrière lorsque vous portez votre bébé dans les bras.
Des rencontres au besoin
Votre physiothérapeute planifiera probablement une seconde rencontre environ trois ou quatre semaines plus tard. Cela vous donnera le temps de changer votre routine à la maison afin de stimuler votre enfant de façon adéquate, puis d’effectuer les exercices et les pétrissages. Au besoin, d’autres rencontres pourraient être prévues pour permettre à votre physiothérapeute de suivre l’évolution de votre enfant et de vous enseigner d’autres exercices à effectuer à la maison selon ses progrès.
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Chez Physiothérapie SN+, Amélie Simoneau et Alison Jolin sont les expertes en physiothérapie pédiatrique et en développement moteur chez les enfants.
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